« De retour sur le halage, suis vraiment contente d’avoir bouclé cette épreuve en 31h de doutes, hallucinations mais grosse pêche pour passer cette ligne d’arrivée. »
3 étapes complètement différentes :
*La montagne pelée et la traversée de la forêt tropicale qui représentent les plus grosses diffcultés techniques dans lesquelles je n’ai pas pris le moindre risque. Une montée vertigineuse, des escaliers avec des marches de plus d’un mètre à franchir… des fous… des sentiers pas tracés où on est content d’avoir les boosters pour éviter les griffures. Des pièges et des roches glissantes pour la descente, ai cru que mon short allait lacher à force de descendre sur les fesses… lol . De la bouillasse en forêt (surprenant vu la chaleur…) , des descentes en rappel à la corde (prête pour Koh lanta!!!) et puis enfin le PC et la joie de changer ses fringues pour repartir au sec… un petit contrôle médical qui ne voulait pas me laisser repartir si je m’enfilais pas leur assiette de poulet … beurk plein d’épices… lol « poulet boucanné » chouette!!!
Cette première partie, j’ai eu le plaisir de la partager avec Nicolas le Dain, nous sommes partis tranquille en se disant respectivement que chacun faisait sa course et qu’il ne fallait pas s’attendre si l’un avait envie de partir puis finalement, on reprend le départ pour la deuxième étape ensemble bien contents de s’épauler pour la suite…
*Car en effet, la deuxième partie, c’était le bitume martiniquais… lol, le goudron , ils connaissent pas… hihihi, c’est du béton !!! Et les lacets non plus !!! Des murs de route avec des pentes que même en voiture, je monterais pas !!! lol, c’est là qu’alterner avec des champs de bananes, j’ai croisé « grand stroumpf » dans la nuit, il était sur le côté avec son ti bonnet et ses gros pieds… apparemment, grosse halucination! pfff, suis sûre qu’il était là, je l’ai vu moi ! Une envie de dormir sur un banc à la rhumerie clément en attendant que ça ouvre mais non objectif passer la montagne suivante « le Vauclin » et arriver à St jospeh à l’est de l’ile pour le PC suivant et son 90 ème km pour s’accorder 25 minutes de sommeil ENFINNNNNNNNN, soigner les pieds qui étaient de feu et laisser grand stroumpf dans les bananes pour atteindre le ravito de cap chevallier dernière étape de 33 km le long de la plage.
*Bien reboostée et convaincue que l’on pouvait encore avancer, ai dit à Nico que c’était maintenant que la course se jouait, on devait être dans les 90ème … on termine 53 et 54 ème jusqu’au bout on remontait des coureurs et même des coureurs du défi bleu (58 km).
Pour enfin passer cette ligne d’arrivée vers 10h ensemble. On était rincé mais heureux et vraiment satisfait d’être aller au bout de cette course.
Suis pas du tout aguerrie à ces épreuves mais fichtre, elle est loin d’être facile.
Vu les temps de passage, les meilleurs points de vu on a du les passer dans la nuit et finalement pas souffert de la chaleur, ce qui est pas un mal.
Avec Nicolas, on est tombé sur deux assistances : un papi qui hyperventilait dans la montagne et un autre « ti » père suspendu à sa corde avec les côtés cassées, ce qui nous a bien pris 2 heures le temps de les accompagner sur un point accessible aux secours. Moralité, faut pas se blesser parce que personne s’arrête, c’est bien dommage , l’esprit est au chrono et ce côté là était hyper décevant ! Je ne sais même pas comment on peut passer à côté de qq’un en détresse et le laisser comme un chien dans la douleur. c’est juste hallucinant !
Bref, un podium virtuel de 2ème sénior pour ma part, virtuel car seuls les noms les plus connus se sont vus appeler sur le podium !!! Ils avaient même oublié la seule V3 de la course qui boucle son parcours seule en 38hr, une femme charmante Nicole avec laquelle j’ai eu le plaisir de vivre cette semaine en Martinique. Elle vit dans les Pyrénées et réalise des courses… diagonale des fous, grand raid des Pyrénées… et tout cela sans panique ni stress, juste impressionnante de sagesse !
La Martinique est magnifique , la chaleur, c’est juste terrible, on a tous cru mourir de froid à Orly au retour alors que la veille, on cramait sur un catamaran à manger des acras…(ça, c’était de la récup d’après course) lol et plonger dans la mer tellement on transpirait de rien faire… même le rhum ne nous désaltérait pas hihihi
Voilà les amis, cette expérience me montre que tout est possible, c’est fou, j’ai hâte de faire le suivant, certainement que j’irai voir ma petite Nicole dans les Pyrénées le 24 aout faire les 160 km avec 10000 de dénivelé.